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L'Insurrection de Budapest, 1956.
21/06/2007 23:10
Nous sommes en 1953, en URSS. Le 5 mai, Staline décède, son décès entraînant des évênements qui vont conduire à la révolte en Hongrie. En février 1956, le XXeme Congrès du Parti Communiste Soviétique dénonce les crimes de Staline, ouvrant ainsi la voie sur un mouvement de contestation en Pologne. Cette dernière se libéralise de plus en plus, et, le 23 octobre 1956, Gomulka (dirigeant en Pologne) prononce un discours devant des dizaines de milliers de personnes. Ce discours annonce les réformes qui vont être mises en place.
Ces évênements vont avoir des répercussions en Hongrie, les Magyars demandant exactement la même chose que les Polonais, à savoir: le rejet définitif du stalinisme, le retrait des troupes soviétiques, la démocratisation du pays, une remise en ordre de l'économie et l'indépendance du pays. Suivant Gomulka, Imre Nagy, figure majeure de l'Insurrection, réclame pour la Hongrie le droit à choisir sa propre voix vers le socialisme.
L'agitation des étudiants se manifeste dés le 19 octobre. Le Ministre de l'éducation envisage de supprimer l'étude obligatoire du russe ansi que d'autres réformes. Suivent des manifestations étudiantes dans tout le pays, et la création, à Szeged, d'une organisation indépendante d'étudiants. Le mouvement s’étend à Budapest ou les étudiants se réunissent et affirment leur solidarité avec la jeunesse et les travailleurs polonais. Le 22 octobre se tient une réunion décisive qui a pour but de définir une série de revendications telles que la diminution des cours sur le marxisme, le léninisme, l'enseignement du Français, de l'Allemand ou de l'Anglais et plus seulement du Russe. Les étudiants adoptent un programme visant à rétablir la démocratie et à garantir le respect des droits de l'hommes en Hongrie. De plus, les étudiants demandent l'accession au pouvoir d'Imre Nagy.
Une autre liste, plus modérée cette fois-ci, est formulée en parallèle par une organisation appelée "Cercle Petöfi". Cette liste prendra le nom de Résolution en 10 points. Ce cercle est nommé ainsi en l'honneur d'un grand poète hongrois du XIXeme, héros de la révolution de 1848, et regroupaient un groupe de jeunes intellectuels acquis à la réforme, le tout sous controle du Comité Central du Parti Communiste.
L'Insurrection commence vraiment le 23 octobre. La veille, face à l'intensité des troubles, le premier secrétaire hésite à autoriser les manifestations du lendemain. A 11h00 du matin, la radio annonce l'interdiction de toute réunion ou manifestation publique. Le gouvernement cède, à 13h00 l'interdiction est levée. La manifestation part de la statue de Petöfi et rassemble des dizaines de milliers de personnes. Arrivée à la statue d'un autre héros de la révolution de 1848, la foule, au lieu de se disperser, avance vers le Parlement. Ils sont de 200000 à 300000, et demandent l'extinction de l'étoile rouge soviétique sur le Parlement., ainsi que l'accession d'Imre Nagy au pouvoir. La statue de Staline tombe à 2h30. Ce n'est plus une manifestation pacifique, c'est un soulèvement.
Le Comité Central du PC se réunit alors et prend deux décisions: la désignation d'Imre Nagy au pouvoir, et l'appel à l'aide des troupes russes casernées dans la ville, pour rétablir l'ordre. Après sa nomination, Nagy tente de négocier le retrait des troupes soviétiques, qu'il arrive à obtenir le 28 octobre. Ce retrait s'achèvera le 31. Le 30 octobre il abolit le système du parti unique et souhaite revenir à un gouvernement de coalition tel qu’il existait dans le pays en 1945. Le 1er novembre, la Hongrie se retire du Pacte de Varsovie et Imre Nagy proclame la neutralité du pays.
Le 3 novembre, le Pacte de Varsovie envoie ses chars. 2000 blindés, ainsi que 200000 hommes entrent en Hongrie. Imre Nagy se réfugie à l'Ambassade yougoslave. Le nouveau Président, Janos Kadar, annonce la création d'un nouveau gouvernement, qui renoue avec l'URSS. 200000 personnes fuient vers l'Occident au travers du Rideau de Fer. L'Insurrection sera matée dans le sang.
Au final, entre 25000 et 50000 Hongrois, pour la plupart des jeunes, seront morts les armes à la main. Imre Nagy sera exécuté à Budapest le 16 juin 1958.
Pour du pain et de la liberté. Ces hommes méritent notre respect, car ils se sont battus jusqu'à la mort pour leurs idéaux. Et vous?
Snow
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Règles pour mener à bien une révolution...
21/06/2007 15:09
Voici une série de règles pour mener à bien une révolution, selon l'étudiant américain et agitateur hippie Saul Alinsky:
1° règle : le pouvoir n’est pas seulement ce que vous avez, mais également ce que l’ennemi croit que vous avez.
2° règle : ne sortez jamais du champ d’expérience de vos gens.
3° règle : sortez du champ d’expérience de l’ennemi chaque fois que c’est possible. Car chez lui c’est la crainte, la confusion, l’abandon que vous voulez provoquer. 4° règle : mettre l’ennemi au pied du mur de ses propres déclarations morales.
5° règle : le ridicule est l’arme la plus puissante dont l’homme dispose.
6° règle : une tactique est bonne si vos gens ont du plaisir à l’appliquer.
7° règle : une tactique qui traîne trop en longueur devient pesante
8° règle : maintenir la pression
9° règle : la menace effraie généralement davantage que l’action elle-même.
10° règle : le principe fondamental d’une tactique, c’est de faire en sorte que les événements évoluent de façon à maintenir, sur l’opposition, une pression permanente qui provoquera ses réactions.
11° règle : en poussant suffisamment loin un handicap on en fait finalement un atout
12° règle : une attaque ne peut réussir que si vous avez une solution de rechange toute prête et constructive. Vous ne pouvez vous laisser prendre au piège par l’ennemi qui brusquement virerait de bord et accepterait de satisfaire à vos revendications en vous disant :"nous ne savons pas comment régler ce problème dites-nous comment faire".
13° règle : Il faut choisir sa cible, la figer, la personnaliser et polariser sur elle au maximum.
Sur ce, bonne révolution!
Image: La Liberté guidant le Peuple, E. Delacroix, 1830.
Snow
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Le Printemps de Prague, 1968.
21/06/2007 11:48
Début 1968, nous sommes en pleine Guerre Froide. La Tchéquoslovaquie est sous dictature soviétique, le Parti Communiste seul maître dans le pays. Comme dans tous les pays d'Europe de l'Est, c'est la crise économique. A cela vient s'ajouter, en Tchéquoslovaquie, une crise politique: un fort mouvement de contestation venu de l'intérieur du PC, protestant contre la direction du Parti, et surtout contre son Premier Secrétaire, Antonin Novotny. Ce dernier, pour garder la maîtrise de la situation, appelle les Soviétiques à la rescousse, qui n'intervinrent pas.
Novotny, voulant à tout prix garder le contrôle de la situation, nomme Alexandre Dubcek, Premier Secrétaire du PC Slovaque, à la tête du PC tchéque. Il garde quand même la Présidence du pays, que des émeutes violentes vont lui retirer peu après.
Une fois en place, Dubcek veut libéraliser le régime. Il abolit la censure, réhabilite les anciens dirigeants injustement condamnés lors des Procès de Prague, réintroduit la tolérance religieuse, fait réemerger le parti social-démocrate qui avait été absorbé de force dans le PC en 1948... Toutes ces réformes ont pour effet d'augmenter les libertés des Tchéquoslovaques, qui, pour la première fois depuis vingts ans, commencent à penser, à parler et à s'exprimer librement dans la rue.
Les Tchéquoslovaques manifestèrent alors de nombreux signes d'indépendance. Les réformes de Dubcek, visant à instaurer un "socialisme à visage humain" ne représentaient pas, aux yeux des habitants, un renversement complet du système comme en Hongrie, lors de l'Insurrection de Budapest, en 1956. Mais celles-ci étaient suffisamment subversives pour les Soviétiques, qui pensaient perdre leur hégémonie sur l'Europe de l'Est. Aussi les dirigeants de l'Union Soviétique firent pression sur le PCT pour freiner, voire inverser, le cours des évênements. Dubcek, soutenu par l'opinion publique, ne voulait pas.
De plus, un rapport sur les industries tchèques, demandé par le Comité Central du PC, se montra très accablant, démontrant que ces dernières, autrefois les premières d'Europe, montraient un retard flagrant et très important sur les autres pays. Mais le pire, pour le PC, était que ce rapport prouvait que c'était le régime socialiste le principal responsable de ce retard. Cependant, le plus grave n'était pas là: les évênements de Prague risquaient de faire tache d'huile et ainsi se répandre dans toute l'Europe de l'Est, et principalement en Pologne, catholique à 90%, qui n'aurait pas manquer de se révolter, entraînant la RDA avec elle, principal atout de l'URSS en Europe de l'Ouest.
La réaction de l'URSS fût violente, et sans appel. Elle prit le nom "Opération Danube", et se déroula ainsi: le 18 août 1968, au matin, les premières forces héliportées et blindées du Pacte de Varsovie entrent en Tchéquoslovaquie. A 20h30, des Spetnaz en civil débarquent d'un vol Aeroflot à l'aéroport Ruzine de Prague, et en prennent le contrôle. Dans la nuit du 18 au 19 août, des Antonov An-12 (avions de transport militaires) débarquent troupes et matériel lourd. Les hommes du Pacte de Varsovie commencent alors à faire mouvement vers le centre de la ville, investissant le Chateau de Prague (photo) et mettant en état d'arrestion le Président Svoboda. Quelques heures vont suffire aux Soviétiques pour devenir maîtres de la ville. La jonction entre les troupes aéroportées et terrestres se fera le 19 août au soir. Le lendemain, les chars du Pacte de Varsovie entrent en force, et répriment les agitations dans le sang. Cela mit un terme aux espoirs de détente en Europe de l'Est, le 20 août 1968.
Le Printemps de Prague aura duré du 5 janvier 1968 au 20 août de cette même année. Après, le PC remit les choses en ordre, et le communisme s'imposa une fois de plus.
Le 16 janvier 1969, pour protester contre la réaction du Kremlin, l'étudiant Jan Palach s'immole par le feu Place Wenceslas, à Prague.
Pour du pain et de la liberté. Ces hommes méritent notre respect, car ils se sont battus jusqu'à la mort pour leurs idéaux. Et vous?
Snow
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J'ai fait un rêve...
20/06/2007 22:11
Le légendaire discours de Martin Luther King: "I have a dream...", afin que certains s'en souviennent de temps en temps...
"Je vous dis aujourd'hui, mes amis, que malgré les difficultés et les frustrations du moment, j'ai quand même fais un rêve. C'est un rêve profondément enracinée dans le rêve américain.
J'ai fait un rêve, qu'un jour, cette nation se lèvera et vivra la vrai signification de sa croyance : "Nous tenons ces vérités comme allant de soi, que les hommes naissent égaux."
J'ai fait un rêve, qu'un jour, sur les collines de terre rouge de la Géorgie, les fils des anciens esclaves et les fils des anciens propriétaires d'esclaves pourront s'asseoir ensemble à la table de la fraternité.
J'ai fait un rêve, qu'un jour même l'état de Mississippi, un désert étouffant d'injustice et d'oppression, sera transformé en un oasis de liberté et de justice.
J'ai fait un rêve, que mes quatre enfants habiteront un jour une nation où ils seront jugés non pas par la couleur de leur peau, mais par le contenu de leur caractère. J'ai fait un rêve aujourd'hui.
J'ai fait un rêve, qu'un jour l'état de l'Alabama, dont le gouverneur actuel parle d'interposition et de nullification, sera transformé en un endroit où des petits enfants noires pourront prendre la main des petits enfants blancs et marcher ensemble comme frères et sœurs.
J'ai fait un rêve aujourd'hui.
J'ai fait un rêve, qu'un jour, chaque vallée sera levée, chaque colline et montagne sera nivelée, les endroits rugueux seront lissés et les endroits tortueux seront faits droits, et la gloire du Seigneur sera révélée, et tous les hommes la verront ensemble.
Ceci est notre espoir. C'est avec cet espoir que je rentre au Sud. Avec cette foi, nous pourrons transformer les discordances de notre nation en une belle symphonie de fraternité. Avec cette foi, nous pourrons travailler ensemble, prier ensemble, lutter ensemble, être emprisonnés ensemble, nous révoltons pour la liberté ensemble, en sachant qu'un jour nous serons libres.
Quand ce jour arrivera, tous les enfants de Dieu pourront chanter avec un sens nouveau cette chanson patriotique, "Mon pays, c'est de toi, douce patrie de la liberté, c'est de toi que je chante. Terre où reposent mes aïeux, fierté des pèlerins, de chaque montagne, que la liberté retentisse."
Et si l'Amérique veut être une grande nation, ceci doit se faire. Alors, que la liberté retentisse des grandes collines du New Hampshire. Que la liberté retentisse des montagnes puissantes de l'état de New York. Que la liberté retentisse des hautes Alleghenies de la Pennsylvanie!
Que la liberté retentisse des Rocheuses enneigées du Colorado!
Que la liberté retentisse des beaux sommets de la Californie!
Mais pas que ça, que la liberté retentisse des Stone Mountains de la Georgie!
Que la liberté retentisse des Lookout Mountains du Tennessee!
Que la liberté retentisse de chaque colline et de chaque taupinière du Mississippi!
Que la liberté retentisse!
Quand nous laisserons retentir la liberté, quand nous la laisserons retentir de chaque village et de chaque lieu-dit, de chaque état et de chaque ville, nous ferons approcher ce jour quand tous les enfants de Dieu, Noirs et Blancs, Juifs et Gentils, Catholiques et Protestants, pourront se prendre par la main et chanter les paroles du vieux spiritual noir, "Enfin libres! Enfin libres! Dieu Tout-puissant, merci, nous sommes enfin libres!".
Martin Luther King
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Mai 68...
20/06/2007 21:43
Voilà, étant un grand fan de ce mouvement estudiantin anti-consommation et anti-capitaliste, je vous mets quelques slogans de mai 68, parmi mes préférés...
- L'âge d'or était l'âge où l'or ne régnait pas. Le veau d'or est toujours de boue. - L'agresseur n'est pas celui qui se révolte mais celui qui réprime - Les armes de la critique passent par la critique des armes - La barricade ferme la rue mais ouvre la voie - Céder un peu c'est capituler beaucoup - Le conservatisme est synonyme de pourriture et de laideur - Consommez plus, vous vivrez moins - Fais attention à tes oreilles, elles ont des murs - La forêt précède l'homme, le désert le suit. - Un homme n'est pas stupide ou intelligent : il est libre ou il n'est pas - D'un homme, on peut faire un flic, une brique, un para, et l'on ne pourrait en faire un homme ? - Il est interdit d'interdire - L'imagination prend le pouvoir - Interdit d'interdire. La liberté commence par une interdiction : celle de nuire à la liberté d'autrui. - Je prends mes désirs pour la réalité car je crois en la réalité de mes désirs - Je jouis dans les pavés - Jouissez sans entraves, vivez sans temps morts, baisez sans carotte - La liberté, c'est le crime qui contient tous les crimes, c'est notre arme absolue - La marchandise, on la brûlera - La marchandise est l'opium du peuple. - Make love, not war. - Ne me libère pas, je m'en charge - Nous voulons : les structures au service de l'homme et non pas l'homme au service des structures. - Oubliez tout ce que vous avez appris. Commencez par rêver - Une pensée qui stagne est une pensée qui pourrit - La poésie est dans la rue - La révolution doit se faire dans les hommes avant de se faire dans les choses - Sous les pavés la plage - Soyez réalistes, demandez l'impossible - Le vent se lève. Il faut tenter de vivre
Voilà mes préférées... Après cela, est-il nécessaire d'avouer que je suis anti-Sarko, anti-USA et anti-consommation?
Je vous retrouve en mai 2008, en Sorbonne, un pavé à la main...
Snow
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